05 Mars 2021
Combien parmi nous sont tombés sous le poids de chocs post traumatiques dernièrement ?
Combien sont encore entrain de chercher à passer une journée, sans suffoquer ?
Combien prennent des médicaments, de la drogue ou de l'alcool pour apaiser la peur ?
Combien pensent devenir fous ou folles ? Perdre la tête ? Se flageller, s'auto détruire ou maudire quelqu'un ?
Combien sont coincés derrière ce mur, isolés de tout et de tous ?
...
Immobiles à l'extérieur
En panique à l'intérieur
Sourire par devant
Terreur en dedans
...
Alors, à ceux là ou à ceux qui les accompagnent sans savoir quoi faire ou comment s'y prendre, j'aimerais me confier.
Des phrases toutes faites, il y en a tellement maintenant qu'on ne les entend plus...
Elle sont pourtant riches d'expériences et d'enseignement mais elles ne sont plus efficaces: il y en a trop !
Quand il y a trop, l'oeil ne capte aucun détail : juste la masse qui représente une menace.
Notre survie est en jeu.
Notre prochaine respiration est une souffrance,
C'est dans la clairvoyance d'une étincelle qu'on accroche notre attention en péril.
Pourquoi cette personne, ce moment, cette phrase dans ce livre, cet exercice, ce souvenir ou ce paysage a capté mon attention, à dissiper le brouillard ? Pourquoi ?
Il n'y aura aucune réponse puisque nous sommes uniques et avons des trajectoires si personnelles qu'en quelques secondes ce qui en a sauvé un pourrait en faire couler un autre...
Je suis tombée.
En chute libre.
Dans un néant
Il n'y avait... RIEN
Et puis, des images. Monstrueuses.
Des rêves complètement irréels et surprenants.
Un jour ne ressemblait jamais à l'autre, une émotion non plus.
Je peux penser être prête à repartir et y voir clair et le lendemain, être au plus bas, entrain de chercher une issue derrière ce mur où j'étouffe.
3 chocs traumatiques en 3 mois : j'ai gagné le Gros lot !
Je me suis isolée dans le bois. Solitude volontaire. Épargner ceux que j'aime des montres qui m'habitent.
Éviter de jouer un rôle, devoir parler ou écouter. Aller loin des "jedoisilfaut"
Reprendre pieds. Le goût. L'envie.... de me reconstruire.
Je ne pouvais même plus répondre à Qui suis-je ?
Une phrase toute faite stipule ceci : il ne vous est jamais donné d’épreuves que vous ne puissiez surmonter
Je l'ai moi-même tellement dites aux gens autour de moi !
Chaque jour j'ai le choix de redresser la tête et apprendre de l'épreuve ou de me recroqueviller et chercher mon souffle.
Je maudit ces phrases !
Elles sont si dures quand on est si loin d'elles ! Elles nous embrouillent plus qu'elles ne nous réconfortent.
J'ai appris à faire ce discernement. Quand les dire, dans l'avenir.
Observer et s'assurer de ne pas les dire à tout vent.
Éviter de jouer au Grand Sage qui sait... qui a du vécu.
J'aime quand quelqu'un me dit : Utilise tes connaissances en yoga. Tu as tout en toi !
Ou : Pas toi Sandia, tu as tellement de résilience et de joie !
Ça me fait sourire et enrager en même temps.
J'ai honte, je veux me cacher, disparaitre.
Je veux leur dire que je les aime et que je comprends qu'ils veulent m'aider et m'encourager. Je ne leur en veux pas, mais c'est à moi que j'en veux pour ne pas pouvoir prendre cet Amour et cet encouragement !
C'est du sabotage, à chaque fois.
Juste m'assoir et méditer fait monter l'envie de hurler.
J'ai plutôt besoin de courir ou de danser à en perdre le souffle, envie d'adrénaline ou au contraire, besoin de figer et pleurer ma tristesse et ma peine jusqu'à l'épuisement.
Un extrême ou l'autre.
Je suis tombée
Tu peux tomber demain.
Plus jamais je ne regarderai une personne dans le néant de la même façon.
Je pense à ma cousine.... que nous n'avons pas pu sauver.
Personne n'est à l'abris des murs.
Certains ont appris, ce sont redressés et sauront ressentir l'approche du suivant et c'est vers ceux là que je vais.
Que la petite fille en moi va. Main dans la main avec la Grande Sandia qui n'a pas su et abdique face aux résistances de la Petite...
Besoin d'agripper une porte de possibilité, une porte de résolutions.
Besoin d'essayer et de découvrir d'autres approches, pour sortir de ce néant.
Tout ce que je connais et fait ne fonctionne pas : la Bête ne cesse de grossir et de me menacer !
Je suis épuisée.... vidée.... à bout....
....
Le diaporama des rôles de ma vie défilent. Ils me narguent.
Ils me disent : Rentre en action Sandia, tu verras, ça passera plus vite !
Accroche toi à une mission comme tu sais si bien le faire, allez ! Va chercher ton côté guerrière : il est si présent: Bats toi !
Et puis: Prends ceci ou cela, pourquoi souffrir autant alors qu'on a tellement de substances, médicaments et autre à notre disposition.
Si on ne traverse que ce qu'on a la possibilité de traverser alors je vais dire ceci : Chaque décision que je prends provient d'un espace de clairvoyance, aussi éphémère soit-il.
Je décide de m'isoler, de ne rien ingérer qui pourrait brouiller les messages provenant de mon système nerveux et de ne pas rentrer en action parce que la Petite Sandia manifeste clairement des besoins que la Grande, occupée à jouer des rôles, n'entend plus.
Je dois entendre la Petite. L'écouter. L'aider en faisant des expériences et voir laquelle de ces issues saura raisonner en elle.
Je vois défiler tous les conditionnements depuis mon enfance. Tous les ilfautjedois que je me suis imposés ou qu'on a créé autour de moi depuis toute petite. Je les regarde. J'ai le temps et l'espace pour le faire... Wow !
C'est plein d'images, de souvenirs enfouis, de terreur, de questions, de peurs, de force et de détermination, de combats et de croyances et enfin.... de ce que nous tous sommes conditionnés à croire pour que la vie en société ait un sens.
Je comprends le rôle de ces guides pour faire ce travail colossal et sans cesse renouvelable (psys, thérapeutes, hypnologues, acupuncteurs, etc...) et je comprends aussi beaucoup mieux notre cerveau et ses mécanismes. Le conscient, le subconscient, les émotions. J'apprends sur moi-même. Mon corps est mon complice : il m'en dit tellement et là, je suis heureuse d'en connaitre autant sur la physiologie et l'anatomie !
J'observe et je prends note, même dans les moments les plus terribles.
Je ne dois pas dénigrer ce que j'ai vécu mais je valorise ce que j'ai appris des épreuves passées.
Alors, même derrière ce mur où de petites portes commencent à se dessiner, je vais dire : Merci la Vie !
Ce n'est finalement qu'une série d'épreuves où tomber et se relever (comme l'enfant) est la définition du Cycle.
La définition de notre raison de vivre comme terrestres. Vivre dans la matière et s'élever sans jamais perdre de vue que la matière DOIT nous servir afin de grandir. Se séparer d'elle est à mon humble avis, une erreur. Elle est dure et étriquée mais elle est là pour une raison !!
Seule la mort nous séparera d'elle. Laissons la (la mort) jouer son rôle pleinement et ne nous prétendons pas Maîtres de cette étape. Svp.
Bientôt je vais être de l'autre côté de l'ombre.
Bientôt je vais pouvoir ranger ce que j'ai appris dans un tiroir et m'en servir pour avancer.
Je vais parler de tout ceci au passé et avoir l'impression d'être plus forte.
Je vais croquer la Vie à Pleine dents parce que j'en aurais goûté, encore, toute la fragilité.
Donc, pour ne pas retomber dans mes conditionnements, je vous dit tout de suite que la vie me prépare de nouvelles aventures, adaptées à ma nouvelle réalité. Je le sens, même derrière mon Mur, dans le néant.
De petites étincelles me le chuchotent.
En gros, je ne vais pas reprendre mes anciens souliers.... ils ne me vont plus.
Peut-être nous croiserons-nous à nouveau ? Autrement ?
J'ai confiance. Quand on doit se revoir, tout se met en place !
Merci pour m'avoir ouvert vos bras, coeur et avoir partagé une étape de vos vies avec moi. Je vous en suis très reconnaissante car vous m'avez aidé à arriver jusqu'ici.
Lien très intéressant qui m'a beaucoup éclairé sur mon rôle d'enseignante ou sur la notion de Mission de Vie : https://www.youtube.com/watch?v=AgUIhV_5hmQ
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